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Césaire et Sartre


Poésie / Poémes d'Aimé Césaire





Autant qu'à Breton revient à Sartre le mérite d'avoir consacré la renommée littéraire d'Aimé Césaire. Il peut sembler paradoxal que ces deux hommes qui ne s'aimaient guère aient pu trouver là un terrain d'entente, peut-être le seul. Une polémique oppose en cette période le champion du surréalisme à celui de l'existentialisme. L'article que Georges Bataille publie, en 1946, au numéro 2 de la revue Critique, « Le surréalisme et sa différence avec l'existentialisme" », le prouve amplement. Leurs interventions en faveur de Césaire sur la scène littéraire parisienne sont pourtant identiques. Elles sont au surplus parfaitement contemporaines. Si la réaction du texte de Breton, « Un grand poète noir », remonte à 1942, s'il est publié à New York dès l'année 1944, il ne paraît en France, à Paris, en introduction à l'édition Bordas du Cahier qu'au mois de mars 1947. Or c'est également au mois de mars 1947 que Sartre rédige, à la demande de Senghor, « Orphée noir », préface à l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française qui paraîtra, en 1948, aux Presses universitaires de France.





« Orphée noir » : c'est le titre de la préface que Sartre rédige en guise d'introduction à La Nouvelle Poésie nègre et malgache de langue française. Cette anthologie, réunie à l'initiative de Senghor. comporte des poèmes d'Aimé Césaire, de Senghor lui-même, de David Diop (GuinéE), d'Etienne Léro (MartiniquE), de Rabearivelo (MadagascaR), de Damas (GuyanE) et de Brierre (HaïtI)- Cette nouvelle poésie noire, contestataire et protestataire, apparaît à Sartre comme une poésie « orphique ». « Cette inlassable descente du nègre en soi-même me fait songer à Orphée allant réclamer Eurydice à Pluton. » La négritude lui apparaît à la fois comme « triomphe du narcissisme et suicide de Narcisse ». Dans cette étude, Jean-Paul Sartre accorde à la poésie d'Aimé Césaire une attention soutenue. Le mythe orphique auquel Sartre se rapporte pour rendre compte du processus historique contemporain de la révolte des peuples noirs colonisés concerne plus particulièrement le Cahier d'un retour au pays natal. Dans les pages ardentes d'« Orphée noir », Sartre examine les causes de la révolte dont le poète noir est l'interprète. Il s'intéresse, chez Césaire, à la révolte du colonisé de la même manière qu'il tâchera d'élucider, chez Genêt, celle du délinquant ou encore, chez Flaubert, celle d'un fils de la bourgeoisie provinciale. Théoricien de l'engagement, s'étant lui-même placé au carrefour de la littérature et de la philosophie, Sartre a pu commenter avec autant de finesse que de rigidité analytique la double expérience poétique et politique d'Aimé Césaire. Le Cahier d'un retour au pays natal en est le récit.

Sartre apporte parallèlement son soutien à l'initiative que prend Alioune Diop. Le 1er décembre 1947, celui-ci fait paraître, avec la collaboration de Senghor, Césaire, Richard Wright, Paul Hazoume, et sous le patronage d'André Gide, de Jean-Paul Sartre, d'Emmanuel Mounier, de Michel Leiris et de Georges Balandier, le premier numéro de la revue Présence africaine. Curieusement, Damas, qui s'était joint à Césaire et Senghor en 1934 pour tenter 1 aventure de L'Etudiant noir, n'est pas du nombre des premiers collaborateurs de la revue. Il s'en expliquera plus tard, ayant pensé qu il s'agissait encore là d'une « autre revue d'étudiants ».



L'attention soutenue que Sartre accorde en cette période aux

écrivains noirs, la justesse de son commentaire ne doivent pas trop surprendre. Prisonnier d'une rationalité philosophique rigide, il

"avait su comprendre ni aimer Baudelaire et pas davantage

Mallamé. Il était resté insensible aux fantasmagories surréalistes d'André Breton. 11 est pourtant si sensible à la poésie d'Aimé Césaire et des autres poètes négro-africains réunis dans l'anthologie que présente Senghor qu'il écrit, sous la dictée d'une inspiration ardente, les pages restées célèbres d'« Orphée noir ». Philosophe de l'engagement, Sartre élabore, se servant tour à tour de la phénoménologie de Husserl, de la dialectique marxiste et de la psychanalyse de Freud, une théorie du sujet qui permet d'exalter aussi bien les vertus de la raison que les pouvoirs de l'imagination. Attentif à la révolte des individus comme à celle des groupes, il compose des traités philosophiques et des romans dont chacun donne matière à une radiographie de la conscience. Ainsi prend forme, au confluent de la littérature et de la philosophie, une morale de l'engagement qui conduit Sartre à se faire l'avocat des humbles, des peuples et des races opprimées. Avec « Orphée noir »1-' Sartre inaugure une longue carrière de préfacier. Il déploie cette activité au cours des années suivantes, en écrivant maintes préfaces de combat, donnant ainsi le baptême à quelques-uns des jeunes écrivains qui deviendront des figures de proue. En 1946, il amorce la rédaction d'une préface au Miracle de la Rose de Jean Genêt. Cette préface grossira au fil des mois jusqu'à devenir l'énorme ouvrage que l'on sait, Saint Genêt, comédien et martyr, finalement publié en 1952. Dès 1944, Sartre apparaît aux yeux des cercles littéraires comme un véritable régent du Parnasse. Donnant le la, infusant un sang nouveau à la vie littéraire française, il déploie une activité débordante, en ajoutant à son activité proprement philosophique et à ses créations romanesques l'activité d'un critique littéraire dont l'autorité ne pouvait être contestée. Le rôle qu'il s'assigne est celui du chef de file et du découvreur. Il flaire les nouveaux talents, encourage les nouvelles plumes, s'enhardit à faire partager au lecteur ses passions autant que ses haines. Camus, Leiris, Blanchot, Bataille, Ponge, grâce à Sartre, ne sont plus des inconnus. De la même manière il fait connaître tour à tour Aimé Césaire et Frantz Fanon.



Mais, dira-t-on, pourquoi Sartre s'intéresse-t-il tant au problème noir ? Pour répondre à la question il faut revenir à l'expérience décisive que fut pour lui la découverte de la ségrégation raciale aux États-Unis d'Amérique. C'est, rappelons-le, au mois de janvier 1945 que Sartre part pour les Etats-Unis à la demande de Camus en qualité d'envoyé spécial du journal Combat. Il y séjourne jusqu'au mois de mai. Sortant des circuits officiels, il va à la découverte de l'Amérique noire. Son intérêt pour l'Amérique, et l'Amérique noire en particulier, remonte aux années 1925. Comme la plupart des écrivains et intellectuels de sa génération il s'est enthousiasmé à la lecture des grands romanciers américains, Faulkner, Hemingway, Dos Passos, mais il se passionnait tout autant pour le cinéma d'avant-garde et le jazz. L'Amérique à laquelle il s'intéressait avait eu le mérite de fournir l'effort de guerre sans lequel la victoire sur les nazis et la Libération n'auraient pas été possibles. L'Amérique avait été la terre d'asile de nombreux représentants de l'intelligentsia européenne : Allemands tels que Marcuse, Adorno, Brecht, Thomas Mann ; Français comme Étiemble, Lévi-Strauss, Masson, Breton, Julien Green. Denis de Rougemont et d'autres encore s'y étaient établis.



Au cours de son premier voyage, Sartre va à la rencontre de l'autre Amérique, celle des déshérités. Il déambule dans les quartiers de Harlem. Depuis toujours il s'est intéressé à l'autre, à l'étrange étranger. Il y eut, d'abord, La Rochelle. Jeune lycéen, il découvrait, parmi les ouvriers du port, les travailleurs immigrés originaires des colonies d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique. Il y eut, plus tard, à Paris, la révélation du jazz. Arrivé à New York, sa première préoccupation sera de se rendre aux lieux mêmes de son invention, à Harlem. Il fréquente les clubs les plus en vue, où se ront entendre les musiciens d'avant-garde, entre autres Charlie Parker, Thelonius Monk, Sidney Bechet, Coleman Ilawkins.



Sartre, on le voit, ne reste indifférent à aucun des grands problèmes du monde contemporain. Il s'engage, paie de sa personne, combat toutes les injustices, et d'abord, l'injustice raciale. Un lien étroit rattache ainsi les réflexions sur la question juive et « Orphée noir ». C'est au mois de novembre 1946 que Sartre publie Réflexions sur la question juive. Ce bref essai, écrit dans une langue simple mais nerveuse, a l'effet d'un pavé dans la mare. Le problème abordé est grave et d'une actualité immédiate. Le 6 février 1945, Robert Brasillach avait été fusillé. En décembre, Louis-Ferdinand Céline était arrêté à Copenhague. Les milieux littéraires sont alors en proie aux mêmes turbulences que les milieux politiques. C'est dans ce contexte d'effervescence que fait irruption l'existentialisme. Le 29 octobre, Jean-Paul Sartre crée l'événement en prononçant sa conférence « L'existentialisme est humanisme ». Répondant à ses contradicteurs, Sartre définit l'existentialisme comme une doctrine optimiste de l'action. « L'homme, dit-il, est condamné à être libre. » Il définit un humanisme existentialiste auquel peut s'identifier tout individu, auquel peut coïncider « tout projet, même celui du Chinois, de l'Indien ou du Nègre ». Il écrira encore dans ses Cahiers pour une morale : « Je vois des opprimés (colonisés, prolétaires, juifS), je veux les délivrer de l'oppression. Ce sont ces opprimés-là qui me touchent, et c'est de leur oppression que je me sens complice. C'est leur liberté enfin qui reconnaîtra la mienne... » L'on ne s'étonne donc guère que, à la mort de Jean-Paul Sartre, au mois d'avril 1980, une notice nécrologique ait été publiée, dans un journal, à Fort-de-France : «Jean-Paul Sartre, "an mal nèg". »






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Aimé Césaire
(1913 - 2008)
 
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Biographie

Aimé Césaire est né à Basse Pointe en Martinique le 26 juin 1913. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et soeurs.Son père disait de lui quand Aimé parle, la grammaire française sourit...

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